mercredi 23 décembre 2009

joyeux noel

joyeux noel et bon débout d'année (une année importante!) à tous!

mardi 1 décembre 2009

Possible ressource

Pardonnez moi ma faible présence sur ce blog, mais je ne suis pas très douée (en matière de blog et de publication de post), et aussi un peu débordée;

Juste une information, possiblement utile lors des retours de terrain, j'ai appris - mais peut être étais la seule à ne pas le savoir - que Sciences Po dispose d'un centre qui dispense des formations sur l'exploitation d'enquêtes et les méthodologies statistiques (pas seulement électorales): le CDSP.

Alice

Etat d'avancement des terrains

Bonjour à tous,

Nous espérons que votre terrain se déroule bien. Comme il ne reste plus beaucoup de temps avant le retour en France, nous voudrions faire le point avec vous. Pour cela, nous vous demandons de nous transmettre avant la fin de la semaine un état d'avancement de votre terrain. Où en êtes-vous de vos hypothèses de travail et de votre questionnaire? (certains d'entre vous ne nous ont toujours pas transmis leur questionnaire; celui-ci n'a donc pas encore été validé). Comment se déroulent vos enquêtes? Combien de personnes interrogées? Selon quels critères? Et puis surtout, expliquez nous comment vous voyez les quelques semaines de terrain à venir. Que vous reste-t-il à faire? Quelles sont vos difficultés? Comment allez-vous y faire face?

Vous pouvez nous faire parvenir votre état d'avancement soit par courrier électronique que vous envoyez aux 3 tuteurs (avec copie éventuelle à l'ensemble de vos camarades), soit sur le blog (qui est dans l'ensemble sous-utilisé).

Bien cordialement.
Alice, Thomas et David

vendredi 20 novembre 2009

Simona: les investissements pour la lutte contre le SIDA

Bonjour à tous.
Enfin, grace à l'analyse des données et surtout des opinions que j'ai collectées et à l'analyse des expériences vécues, je suis avancée dans l'élaboration de mon projet..

En effet, c’est reconnu que en augmentant les investissements dans le secteur de la santé on a une augmentation de la croissance économique.
Mais certaines fois c’est impossible d’augmenter les investissements en manière consistante et durative, surtout pour les pays en voie de développement qui dépendent des pays plus développés pour la majorité de leurs investissements en santé. En effet, ces pays se trouvent à opérer dans une situation de ressources restreintes et difficilement croissantes.
C’est a partir de ces constatations que je me suis intéressée à comment maximiser l’efficace et l’efficience des investissements dans le secteur de la santé. En effet, si l’efficace et l’efficience des investissements est majeure, pour chaque niveau donné des investissement on peut rejoindre un output meilleure.
Dans ce cas, concernant la santé, j’ai pensé utiliser comme output le nombre de malades prise en charge.
En effet, plus est grande le nombre de malades pris en charge plus on réduit la mortalité (et le nombre de malades prises en charge est, avec la qualité des soins, la seule-je crois- levier directe pour influencer le taux de mortalité). Et la réduction de la mortalité est l’un des aspects qui permettent une majeure croissance économique. Donc je crois que l’augmentation du nombre de malades pris en charge a parité d’investissement doit être un des objectifs des états, surtout s’ils n’ont pas des ressources trop vastes, comme dans le cas du Cameroun. En effet, cet état dépende comme plusieurs pays de l’Afrique subsaharienne des investissements étrangers pour effectuer efficacement sa lutte contre le SIDA. Cependant, ces investissement ne sont pas infini dans le temps, comme est en train d’émerger dramatiquement dans le cas de ce pays.

La demande que je me suis posée est donc : à l’intérieur de la lutte contre le SIDA, quels sont les secteurs d’investissement qui permettent de maximiser l’efficience des investissements mêmes ? Est-il mieux d’investir dans la sensibilisation ou dans les contributions pour les médicaments ? Dans la réduction des temps d’attente ou dans la réduction du coût des visites ?
Pour répondre à cette question, je doit voir quel a été l’impact des investissements dans les différentes facteurs sur l’output.
Je pense utiliser un modèle (Nombre malades pris en charge = ß1 X1+ ß2 X2 + ß3 X3 + ß4 X4 + ß5 X5 + ß6 X6 +Ɛ ) où la variable expliquée est le nombre de malades pris en charge, tandis que les variables explicatives sont tous les facteurs qui influencent ce nombre et qui peuvent être amélioré par un augmentation de l’investissement (qui peut être « additionnel », dans le cas meilleure, ou « soustractif », quand l’investissement totale est constante et cette augmentation est possible à détriment des autres facteurs). Je considère seulement l’investissement publique ou des organisations internationales (il n’y a pas un gros investissement privé, à l’exclusion des investissements effectués par les malades). En effet, les malades n’ont pas l’opportunité de modifier la répartition de leur investissement, qui est dépendante des choix d’investissement « publiques ».

C’est à partir des entretiens que j’ai eu sur le terrain avec des travailleurs du secteur sanitaire, des patients et des gestionnaires de la santé publique, que j’ai identifié les six différents facteurs qui j’ai mis dans le modèle et qui peuvent influencer directement le nombre des malades qui se font détecter et qui sont pris en charge. Ces facteurs sont :
X1 = coût des médicaments.
X2 = niveau de stigmatisation, qui est la cause d’une réduction du nombre des personnes qui se font dépister et soigner.
X3 = coûts indirects (de transport et de logement) soutenus pour aller à l’hôpital et pour se loger dans la ville où il se trouve.
X4 = temps d’attente (pour faire la visite de contrôle ou pour recevoir les médicaments à la pharmacie).
X5 = nombre d’agents de soutien psychosociale, qui influence le nombre des perdus de vue
X6 = coût des visites et des examens.

Pour chaque variable, j’ai besoin d’une série historique de données qui va du 2000 au 2009.
Dans plusieurs cas, pour estimer la valeur de ces facteurs on doit utiliser des proxi. La choix de proxi est influencée par le problème de l’incomplétude des données pour ce type de pays, où les collectes de données officielles sont insuffisantes et limité dans le temps.
J’ai des idées, mais je n’ai pas encore décidé pour toutes les variables quelle proxi j’utiliserai. Ça dépendra des données que j’ai pu collecter ou que je peux trouver sur des revues/des sites spécialisés. Et surtout je dois vérifier leur cohérence

Pour ce qui concerne la variable dépendante, j’ai choisi utiliser le nombre de malades pris en charge puisqu’elle est une variable influencée seulement par l’investissement totale et l’efficace et l’efficience des investissements. En effet, l’incidence, qui est le nombre de nouveaux cas d'une pathologie observés pendant une période et pour une population déterminée, n’influence pas le nombre de prise en charge : même si le nombre de malades augmente, si les ressources sont constantes, comme l’investissement pro capite nécessaire pour la prise en charge, le nombre de suivi ne change pas. Au contraire, la variation du nombre de prises en charge influence l’incidence.
Aussi le taux de prévalence, qui est le calculée en rapportant à la population totale le nombre de cas de maladies présents à un moment donné dans une population, n’influence pas le nombre de prises en charge, pour le même raisonnement qu’avant. En plus, dans ce cas, on peut dire aussi que la variation du nombre de prises en charge influence seulement marginalement le taux de prévalence : les suivis ne peuvent pas guérir. De l’autre coté, plus de prise en charge permet une espérance de vie de malades plus longue, et donc une augmentation de la prévalence.

Le problème majeur de ce modèle, a coté de la difficulté de collecter le données, est la multicollinearité.En outre, l’utilité marginale d’une unité ultérieure d’investissement dans un certain facteur peut être décroissante. Cependant, je n’ai pas l’opportunité de tenir en compte cette possibilité, en devant donc assumer que les utilités marginales soient toujours croissantes.

Est-ce que les experts de STATA et de l'économetrie ont des idées pour résoudre ces problèmes? d'autres notes ou suggestions?

merci beaucoup, et bon suivi de terrain!

jeudi 19 novembre 2009

Les économies en développement face à la crise

Le CEPII et l'OCDE organisent leur conférence annuelle sur "Les économies en développement face à la crise" (26 et 27 novembre). Cela peut intéresser ceux d'entre vous qui se trouvent à Paris à ce moment là.

Programme du 26

Programme du 27

David

lundi 9 novembre 2009

Revue d'économie du développement

Pour celles et ceux que cela intéresse, le dernier numéro de la Revue d'économie du développement porte sur "Santé et développement". Il y a notamment un article sur "Les déterminants de l'épidémie du VIH/SIDA en Afrique subsaharienne" qui peut servir à Simona et Violeta.

David

mardi 27 octobre 2009

Sarah: Récupérer des données est un vrai chantier

Bonjour à tous,

Quelques nouvelles du front. Presque arrivée depuis un mois, et toujours pas à l'enquête: petit stress. Mais ce n'est pas pour cause de farniente.
Je vais travailler sur les programmes de résorption des bidonvilles au Maroc, en prenant pour étude de cas Salé, ville en face de Rabat, qui en recèle de nombreux. CDette politique de résorption a été mise en place suite aux conférences Habitat des Nations Unies, et suite aux conseils de la Banque Mondiale, ainsi qu'aux OMD: l'idée st que l'accès à la propriété et à un logement décent est un levier pour sortir de la pauvreté.
Le Maroc, en élève, a tout de suite mis en place des pogrammes de ce genre. Je pense comprarer deux modalités de résorption: la modalité logement social et la modalité recasement (on vendun lot au bidonvillois et un plan d'archi pour qu'il s'installe ailleurs). Les résultats de ces programmes sont très mitigés: trop chers, avec des lieux d'accueil trop excentrés (ce qui accroit la perte d'activité, les côuts de transports et souvent la baisse de la scolarisation: pas d'écoles dans les nouveaux quartiers).
Néanmoins, pour évaluer, il faut des données ex ante: je suis donc à la recherche des données socio-éco sur les bidonvilles cible avant programme. J'ai récupéré un recensement par districts (districts de bidonvilles), mais le recensement de population donne des tas d'information sauf le revenu (on peut néanmoins l'approcher par les équipements : télé...). Mais il me manque la partie migration du recensement (d'où venaient les bidonvillois). Et je dois avoir accès à la liste des bénéfciaires et des lots construits, afin de pouvoir faire un tirage pour mon enquête.
C'est long de récupérer des données.
Et pour l'évaluation de programmes, elle ne peut être conduite ici au Maroc, selon les normes intrenationales: en effet, il n'y a pas de données ex ante. L'Etat, quand il met en place un programme de réduction de la pauvreté, le fait très arbitrairement et n'étudie pas la population ciblée: alors trouver des info sur le sbidonvilles avant programme ets très difficile. J'espère que ce que je vais avoir sera acceptable tout de même.
Autre souci: la langue, ici enfin chez les bidionvillois, ni français si arabe classique, qui étaient un peu mes deux outils pour le terrain marocain. Tout est en dialecte berbère: je vais donc devoir trouver des subterfuges (enquêteurs et traducteurs)..
Face à toutes ces difficultés, j'ai restreint mon terrain à 2 programmes, les programmes les plus avancés à Salé: l'un est celui d'un cité HLM qui accueille environ 1000 ménages en provenance de bidoinvilles, l'autre ets une zone de recasement qui en accueille 800. Mais face à des populations si petites, les échantillons vont devoir être larges. ET seront ils représentatifs face à la petite taille de la population??? Je ne peux faire mieux car on est encore au début de l'effectivité des porgrammes; mais je m'adresse là aux statisticiens de l'équipe, cela est il suffisant?
Je vous remercie de vos réponses et vous souhaite aux quatre coins du monde une bonne journée (ou nuit selon les décalages)...
Sarah

mercredi 21 octobre 2009

Marianne: développement social au Mexique

Bonjour,

Merci pour votre mail, veuillez bien m excuser pour ce retard.
J aimerai effectuer des interviews auprès de chercheurs et de fonctionnaires mexicains qui travaillent dans les programmes sociaux et la politique sociale, j ai donc travaillé avec deux livres qui expliquent comment traiter les données qualitatives des entretiens:

- AUERBACH Carl F., and Louise B. SILVERSTEIN (2003) Qualitative Data, An Introduction to Coding and Analysis, New York University Press
- STRAUSS Anselm and Juliet CORBIN (1998) Basics of Qualitative Research, Techniques and Procedures for Developing Grounded Theory, Second Edition, SAGE Publications

Je suis aussi en train d apprendre à utiliser le logiciel NVIVO de traitement de données qualitatives.

J avais commencé mes recherches sur le thème de la pauvreté multidimensionnelle, mais j ai redéfini le sujet en m intéressant davantage à des problèmes de développement social et à la politique sociale au Mexique. A la CEPAL j ai travaillé à l élaboration des indicateurs sociaux du document « Indicadores Sociales básicos de la subregión Norte de América Latina y el Caribe » ce qui m a donné une vision générale de l état du développement social. J ai également pris connaissance des principales politiques sociales a l aide de documents de la SEDESOL, Secretaría de Desarrollo Social, et du CONEVAL, Consejo Nacional de Evaluación de la Política de Desarrollo Social, notamment: Informe de Evaluación de la Política de Desarrollo Social en México 2008.

Afin d avoir davantage de matière pour élaborer le questionnaire, j ai assisté a des conférences et lu sur des thèmes plus précis: les conséquences sociales de la politique industrielle, la flexibilité sur le marché du travail, les questions de genre, le lien entre politique sociale et économie informelle, les défis de la sécurité sociale, l impact des réformes économiques du gouvernement sur les indicateurs sociaux…Cependant, comme le développement social est un concept large et les politiques sociales sont nombreuses, je ne voudrais pas me disperser en essayant de tout inclure, d autant plus qu’il existe des rapports d évaluation pour chaque programme social (par exemple les impacts d Oportunidades).
D après les chercheurs que j ai rencontré, ce qu’il manque est une approche plus globale, qui lie les différents programmes sociaux entre eux et les analyse par rapport aux caractéristiques de l économie mexicaine: par exemple les liens entre politique fiscale, sécurité sociale et entreprises et emplois informels. Je pense que les interviews seront intéressantes si je me concentre sur les disfonctionnements au niveau de la manière dont la politique sociale répond aux principaux problèmes de développement social au Mexique. Je vais rencontrer plusieurs chercheurs la semaine prochaine afin de préciser les questions pour les entretiens.

Je vous remercie à l avance pour vos remarques et propositions,

Marianne

samedi 17 octobre 2009

Practical Action against poverty

Un site qui propose des actions précises, voir ici...

Murat

jeudi 15 octobre 2009

Caroline : Entre le Mexique et les Etats Unis

Bonjour à tous,

Je suis rentrée de mon terrain au Mexique, à Merida, et suis maintenant dans la phase analyse de données. Le projet sur lequel je travail est un "randomized experiment" mené par la RAND Corporation et l'Etat du Yucatan au Mexique, pour ceux qui voudraient des photos et des infos, http://www.rand.org/labor/centers/clasp/research/yucatan.html. En gros, deux villes ont été choisies pour faire partie de cette enquête. Apres avoir mené une enquête dans ces deux villes (enquête Baseline), l'une d'entre elles a été choisie au hasard pour faire partie d'un programme de distribution de pensions non-contributives (donc pour toutes les personnes âgées de plus de 70 ans). Le programme inclue aussi la capitale de l’état (Merida) qui sera divisée en deux pour faire le même type de recherche, et de plus un programme d’assurance maladie sera mis en place, mais tout cela ne concerne pas mon mémoire.

L'Etat du Yucatan veut au long terme appliquer cette pension universellement dans l'Etat, mais dans un premier temps il s'agit de voir quel impact il pourrait avoir (enfin, pour le cote politique des choses, j'ai quelques doutes, le budget fédéral mexicain étant actuellement en ruines). Outre les pensions, le but est aussi d'obtenir des informations sur une population rarement étudiée de près, qui vit souvent en situation de grande vulnérabilité. Le questionnaire de RAND est impressionnant, il s'inspire largement d'autres études qui ont été menée en Europe et a travers le monde, touchant aux questions des finances, de la sante, du bien être, de la situation familiale, de l'habitat, etc. L’équipe d’enquêteurs (45 au total) est spécialement formée pour faire des entretiens qui sont souvent compliques, vu qu’il y a parfois des problèmes de compréhension (le questionnaire existe en espagnol et en maya), de non réponse (allez motiver les gens a répondre pendant 2 heures a vos questions si vous ne pouvez pas leur dire si oui ou non ils pourront obtenir une pension), et de non participation totale (pour des raisons politiques, certains ne veulent pas repondre a un programme de recherché venant du gouvernement). De plus, physiquement la situation est compliquée, puisque les personnes âgées sont parfois incapables de participer, il faut donc faire des entretiens avec des proxies (les enfants, souvent), surtout pour toute la section concernant les finances du foyer.

Tout cela mis a part, l’enquête Baseline a particulièrement bien marché, et une deuxième vague d’enquêtes a été menée après la distribution de pensions dans une des villes. Mon mémoire sera donc base sur ces données (d’autres vagues vont suivre, pendant 3 ans, avant de distribuer la pension à tout le monde).

Mon sujet s’attaque a la question difficile de l’auto appréciation des personnes de leur propre état de santé (Sur une échelle entre excellent et mauvais). Cette question est particulièrement complexe à analyser, puisqu’elle inclue des causalités multiples et variées, des effets psychologiques, de comparaison etc. Je m’intéresse particulièrement à la question de l’impact des revenues des personnes sur leur perception de leur état de santé. Il parait en effet que les personnes ayant reçu une pension se sentent plus mal en comparaison que les personnes n’ayant rien recu. Une des hypothèses serait de voir si le fait de pouvoir voir un docteur ouvre la porte à plus de conscience par rapport aux maladies existantes etc. De plus, l’enquête inclue une série de tests médicaux, poids, taille, anémie, hypertension etc., donc nous pouvons suivre l’évolution et détecter certaines conditions médicales. L'auto apreciation est importante, puisque qu'elle inclue une multitude de facteurs, elle touche au bien etre des personnes, un sujet crucial qui apparait dans de plus en plus de papiers . De plus, etant donne que souvent dans les pays en developpement les donnees medicales exactes sont difficiles a obtenir, pouvoir estimer l'etat de sante des personnes a travers ce type de question est un avantage (encore faut il prouver son efficacite, meme situation pour ce type de question concernant l'auto perception des gens par rapport a leur situation financiere)

Je suis pour l’instant en train de voir l’évolution des données, construire un modèle pour expliquer les facteurs jouant sur la perception de l’état de santé dans le Baseline, pour ensuite voir la différence avec la seconde enquête, et entre la ville contrôle et la ville traitement. Tout se passé très bien, j’ai appris beaucoup de choses tres pratiques sur le terrain, fait des entretiens, suivi la formation des enquêteurs, analyse les problèmes rencontres dans les entretiens, fait du contrôle de données, du nettoyage de données etc.

Une question : avons-nous une maquette pedagogique pour le prochain (et ultime semestre EDI...)?

J’espère que tout va bien pour tout le monde,

A bientôt!

Caroline

vendredi 9 octobre 2009

Murat : Recherches en terrain à Istanbul

Bonjour a toutes et a tous!

J´espere que vos terrains se passent tres tres bien. Depuis une semaine, je suis a Istanbul. Mais bien avant, j´avais deja commence avec une question de recherche qui etait notamment celle qui consistait a chercher si "la destruction des quartiers de bidonvilles a Istanbul ("Gecekondu") et un transfert dans des nouveaux quartiers permettent une amelioration des conditions de vie des habitants" (comme l´exemple du quartier de Ayazma ou Sulukule - Ayazma etant un projet qui vient d´etre termine et le projet de Sulukule qui fait encore l´objet de polemiques).

Depuis presque un mois, j´avais essaye de contacter la personne qui va dorenavant suivre mon traval, notamment Jean-Francois Perouse (JFP) : une personne dynamique, bobo, tres fort dans les questions urbaines stambouliotes et la personne qui avait d´ailleurs traduit le livre "Kar" (La Neige) de Orhan Pamuk en francais.
J´ai enfin pu voir JFP cette semaine (mercredi) pour parler au sujet de mon travail de recherche. En effet, selon lui, la question des bidonvilles en Turquie fait l´objet de confusion : les "gecekondu"s (mot-a-mot : pose la nuit) sont des constructions qui connait des formes multiples. Ainsi, un quartier de "gecekondu" peut tout a fait etre un habitat de la classe moyenne. Ou bien la notion se refere strictement a l´architecture qui est une architecture incomplete (comme le projet chilien "Elemental" que vous pouvez consulter - dommage que je ne peux pas travailler sur ce sujet aussi. Mais on ne peut pas tout faire :)) : http://www.elementalchile.cl/).
Revenons a nos moutons. C´est ainsi que j´ai propose a JFP de travailler sur la pauvrete et les transports etant donnee que le transport est egalement un sujet qui m´interesse. Pour le cote magazine, a ce qu´il parait, on parlait a la suite des conferences de la FMI a Istanbul du fait que Istanbul peut etre un centre financier - sauf si on resoud le probleme du transport!

En ce qui concerne mon travail sur la pauvrete urbaine et le transport, je dois encore trouver une problematique coherente. Pour cela, je suis en train de consulter le site internet de la Banque mondiale sur la pauvrete et le transport; et j´ai egalement plusieurs ressources, dont notamment la bibliographie de l´IFEA sur place.

C´est un petit resume de ce que j´ai pu faire dans une semaine. J´espere pouvoir vous voir ici tres bientot!

Bonnes chances et bon terrain!
Je vous embrasse,
Murat

lundi 5 octobre 2009

Romain au Costa Rica

Bonjour à tous!
Moi aussi j'ai l'impression de publier ce message sous le nom de Marianne mais c'est en fait un message de Romain.

Je suis bien arrivé au Costa Rica depuis à présent plus d'un mois (fin août) où mon stage a commencé depuis le 1er septembre. Je travaille donc à la Délégation de la Comission Européenne pour le Costa Rica et le Panamá à San José. Je suis le seul stagiaire de la Délégation et ne jouis malheureusement pas d'une grande indépendance. Les projets de coopération de l'UE au Costa Rica sont très centrés sur des problématiques d'urbanismes et ne me paraissent, franchement, pas très intéressant pour comprendre les enjeux du développement dans le pays et dans la région. Heureusement, mon travail quotidient n'est pas harrassant, ce qui m'a permis jusqu'ici de me pencher sur beaucoup de domaines différents du fonctionnement de ce pays très particulier et singulier par rapport à la région et aux pays en développement de manière générale.

Le Costa Rica est en effet bien plus développé que ses voisins, la mentalité est différente et la voie de développement choisie (pas d'armée, énormément de régulations très précises...) est très intéressante et difficile à comprendre, historiquement parlant.
Ce stade de développement avancé explique que les projets de l'UE soient limités et pas vraiment en phase avec des problématiques de lutte contre la pauvreté.

Pour ce qui est du mémoire, j'ai choisi de continuer dans l'idée que j'avais en tête avant d'arriver: La problématique du transport en Amérique Centrale. Je suis toujours stupéfait de voir des incohérences frappantes dans les systèmes routiers, douaniers et de transport en général dans cette région qui pourrait être un véritable carrefour du continent américain. Je vais donc m'y attarder. Je rentre en contact avec des gens qui sont confrontés tous les jours à ces problèmes (routiers, douaniers) mais je n'ai absolument pas commencer à établir un questionnaire. Celui-ci est-il indispensable? Pensez-vous qu'il faille entamer une rédaction grossière du mémoire ou se resteindre à la collecte de données?

Merci pour vos conseils. J'espère que tous les EDI vont bien autour du monde, à bientôt!

PS: J'ai rencontré le père de Massimo ici, il lui ressemble tellement que je savais que c'était lui avant qu'on me le présente!

Sarah: Questionnements depuis le Maroc

Bonjour à tous,
Courage à tous vos terrains:
pour ma part je commence le mien depuis une semaine, mais n en suis pas encore au questionnaire. Aux réflexions générales plutôt.
Bon je suis un peu seule pour mon enquête soyons clair,k et ce n'est pas facile de concilier objectifs de science po et de l'institution.
Pour vous dire un peu où j en suis, voilà le contenu d'un mail envoyé à Alice Sindzingre,
Quand je suis plus au fait, je post qqch de plus intéressant. Là c est des quetsionnements. Preneurs de conseils évidemment.
A très bientôt à tous,
Sarah

Bonjour Madame,

Me voilà arrivée à Rabat depuis une semaine et le stage commencé depuis la même date.
Une semaine de prise en main et de repérage en somme.
Le stage ne se déroule pas exactement comme je le souhaite. En effet, l'équipe ne m'encadre pas particulièrement. Je me retrouve un peu seule, en charge d'une enquête qui me semble dure à mener.
Néanmoins, cet institut d'évaluation des politiques publiques est très intéressé par l'enquête de terrain que je vais effectuer. Chaque année, il produit un rapport sur le développement humain au Maroc et cette année, la question serait celle du lien entre exclusion et habitat. La quetsion de la territorialisation de la pauvreté s'y pose très largement. Je dois donc mener une enquête, ils m'aideront à sa mise en oeuvre, et sont très intéressés par sa restitution.
Par conséquent, afin de m'intégrer à leur travail je ne peux travailler directement sur les problématiques que vous aviez soulevé avec moi au téléphone (le débat place vs people).
En effet, ils font de l'évaluation de politique publique et voudraient que je réalise une enquête sur les conséquences économiques à l'échelle des ménages de la mise en oeuvre des politiques de résorbtion des bidonvilles et de l'habitat prévaire. Ils souhaiteraient que j'aille enquêter dans des quartiers restructurés, en réalisant une enquête de ménage. Il me faudrait alors comparer les 2 options des politiques: la restructuration in situ, qui enrichit les populations et conduit à une revalorisation du foncier face au déplacement dans les logements sociaux, où les impacts sont plus mitigés. Je vais travailler sur Salé, la ville en face de Rabat où a largement été mise en oeuvre cette politique. Je souhaiterais donc travailler sur deux quartiers: je vais aller rencontrer un responsable de cette politique afin de délimiter avec lui deux quartiers, dont on dispose des recensements et informations relevés avant l'opération.
Ce travail d'enquête me semble plus facile à réaliser qu'une étude place vs people: en effet, en travaillant sur des quartiers et des politiques cibles, le sujet se spécifie de lui même. Et sa méthodologie s'impose. Car je n'arrive pas bien à dégager une méthodologie réapplicable des textes du mapping poverty. Je ne parviens à saisir ce qu'il faudrait faire alors qu'en m'orientant sur les recompositions socio-économiques des ménages cible, tout m'apparait plus clair. Ce sujet est plus opérationnel, plus en accord avec mon terrain aussi. Il appartient aussi au registre de l'économie du développement. Il faut juste que je me recentre sur le lien pauvreté et habitat.
Cependant, je peux retrouver par cette étude les questions de place versus people: en effet si je parviens à prouver qu'une opération de restructuration in situ a des effets positifs sur le niveau économique des ménages en ce que leur quartier, souvent central, est réhabilité, relié aux réseaux et prend alors de la valeur sans obliger les habitants à couper de leurs activités et milieux prééxistants; et si je parviens à monter que le logement social, en éloignant les habitants de leur cadre de vie et d'activités, a des impacts ambivalents; alors je réussis à montrer que ce sont bien les structures et infrastructures qui jouent puisque pour le même type de populations, les actions ne produisent pas les mêmes conséquences.
Je vous ajoute en PJ mon plan de travail pour les 3 semaines à venir (nous sommes demain la semaine 2 de mon stage). Que pensez-vous de ces idées?
J'ai du mal à envisager les choses autrement car tous les contacts que j'ai eu, au stage, dans les universités, dans les associations me disent de travailler simplement la dessus. Et je suis assez isolée, donc j'ai du mal à mettre en oeuvre une autre démarche. D'autant que je dois m'intégrer à la réalité demon institution d'accueil: eux me suivent sur une enquête qu'ils peuvent utiliser et m'aideront alors largement (traducteur, autorisations d'enquête)... sinon je ne sais comment faire. Mon rôle est selon eux de guider et de définir une enquête / étude de cas, qui leur donne de la matière à réfléchir pour leur rapport sur le lien entre exclusion et habitat.
Je n'ai pas encore de fixe marocain chez moi: au stage j'en ai un, si vous avez un fixe je peux vous téléphoner. Ou bien vous donner mon numéro (que je ne connais encore). J'ai aussi un portable, mais il me semble que cela est plus coûteux. Le voilà si vous avez un système ingénieux: 00212 6 41 21 48 47. Pour se donner rendez vous, sachez qu'il est 2 heures de moins au Maroc qu'en France.
Je vous remercie par avance de votre réponse, Très cordialement, A bientôt Sarah Bartoli

jeudi 1 octobre 2009

Simona: terrain au Cameroun

Bonjour à tous!
J’espère vous allez tous bien.

J’ai commencé mon stage débout Juillet. Je suis partie pour le Cameroun, et plus précisément pour Yaoundé. Là bas, j’ai fait la collecte de données demandée par l’organisation française pour laquelle je travaille, qui est le Centre national de la recherche scientifique. Plus exactement, mon travail et ma recherche s’inscrivent dans un projet de l’ANRS (Agence Nationale Recherche sur le SIDA).
Maintenant, je suis rentrée à Paris, où je m’occupe de faire l’analyse des données et d’écrire le rapport de mission. A partir de ça, j’écrierai, avec l’aide des autres chercheurs qui ont conduit la première partie de la recherche il y a un ans, les lignes guides à consigner au ministère de la santé camerounais pour chercher d’améliorer la prise en charge des malades de SIDA.

Ma recherche est centrée sur la prise en charge des enfants et des malades de deuxième ligne (ceux qui ont subi un échec thérapeutique et/ou qui présentent des résistances et pour lesquelles les ARV de première ligne ne marchent plus). En effet, l’analyse de la prise en charge de la première ligne a été fait il y a un ans par les autres chercheurs.
Dans ce contexte, je me suis occupée d’analyser comment ça marche la gestion des financements étrangers (qui pour les formulations pédiatriques et les ARV de deuxième ligne proviennent de la Fondation Clinton) et quels sont les impacts des financements verticaux sur la lutte contre le SIDA mais aussi sur la prise en charge des autres maladies. En outre, j’ai étudié la chaîne de distribution des médicaments, depuis le moment qu’ils sont consignés par la Fondation à un organisme du ministère jusqu’au moment qu’ils arrivent aux malades. Pour faire ça, j’ai interviewée tous les acteurs qui travaillent au long de cette chaîne.
De l’autre coté, j’ai analysé les résultats de la politique de décentralisation adoptée par le gouvernement il y a quelques années. J’ai donc parlé avec le personnel des structures de prise en charge.

Tous les entretiens se sont basées sur des questionnaires composés de questions ouvertes et fermées que moi même j’ai posé aux différentes acteurs (j’ai eu la chance de travailler dans un pays où il ne faut pas avoir un traducteur). En effet, je suis partie du questionnaire que j’avais préparé pour le cours du professeur Thomas Renaud mais à la fin, je me suis trouvée avec 8 types de questionnaire différentes, un pour chaque « typologie » d’acteur. Chaque questionnaire est composé de 30 à 50 questions. Heureusement, plusieurs questions sont subordonnées à la réponse positive ou négative donnée à une autre demande, donc effectivement je n’ai jamais posé la totalité des questions.

Ma recherche a eu lieu sur la région du Centre, qui comprenne Yaoundé, où se trouvent le ministère de la santé, le conseil national de lutte contre le SIDA (CNLS) et les autres structures directionnelles.
En outre, pour analyser l’impact de la distance sur la distribution des ARV et sur la prise en charge, j’ai étudié aussi la région du Sud.
Malheureusement, l’Est et l’Ouest n’étaient pas inclus dans les autorisations. Au Cameroun, tous est très contrôlés et sans l’accord du gouvernement on ne peut rien faire, surtout si on travaille pour un gros centre de recherche qui désire maintenir des bonnes relations avec le gouvernement.
Pour ce qui concerne le Nord, je n’ai pas pu y aller à cause des questions de sûreté et des problèmes de déplacement et de transport.
Donc ma recherche a été surtout qualitative, aussi pour ce qui concerne les structures de prise en charge. (Merci Marianne pour le conseil du livre. Je suis en train de le chercher ! En effet, je ne sais pas trop bien comment on fait l’analyse des données qualitatifs : est-ce que je peux mettre en annexe les résumés de tous mes questionnaires ? Est-ce que ça est utile ?)

Pour ce qui concerne les entretiens, j’ai rencontrés les problèmes typiques de pays en développement, et surtout de l’Afrique. Les horaires ne sont jamais effectifs et plusieurs heures de retard sont communes. Mais la chose plus amusante est qu’on commence parler du travail seulement après des heures de conversation sur l’état de santé de tous les membres de la famille de chacun des interlocuteurs (eh oui, ça n’importe pas si tu les connaisse ou non !), et les familles africaines sont très nombreuses… Quand même, ça suffit de se relaxer, et la chose peut se révéler aussi amusante !
L’autre problème est le fait que les personnes au pouvoir changent très rapidement. Donc, le directeur avec lequel on parle un jour, le mois après n’est plus le directeur, et le nouveau directeur aimera bien te donner des réponses qui sont l’opposé de celles données par le prédécesseur. C’est donc compliqué de comprendre où se trouve la vérité, s’il en existe une..
Quand même, le problème majeur est le fait que le Cameroun est un des pays plus corrompus au monde. Cependant, avec un peu d’attention, on peut chercher de limiter les inconvénients.

Pour ce qui concerne mon mémoire, comme je disais aux profs il y a quelque semaine, je me suis focalisée sur la question « est-ce que l’approche verticale adopté par le Cameroun est-il positif pour la lutte contre le SIDA ? ». En effet, entre les thèmes qui m’intéressent, c’est la question plus proche au travail que je suis en train de faire pour l’ANRS. En majorité, je peux utiliser les mêmes données collectées pour mon stage, même si naturellement j’ai du intégrer les questionnaires en ajoutant des questions plus spécifiques pour mon mémoire. En outre, pour pouvoir avoir une vision plus complète de la situation (en effet, mon stage prévoit de se limiter au secteur institutionnel), je me suis adressée aussi aux associations des patients, aux assistantes sociales et aux agents de relais communautaires. En effet, ils sont les acteurs plus adaptes pour découvrir quel sont les conséquences des choix politiques sur la vie et la prise en charge des malades. C’est à partir d’ici que je me suis intéressée aux problèmes des malades qui ne sont pas été résolu par les politiques adoptées : la stigmatisation, les perdues de vue et la chaîne de distribution informelle (donc le marché noir).
J’ai quand même quelque doute sur comment faire pour corréler ces problèmes à ma question de départ. En effet, tous ces problèmes, sauf la stigmatisation, résultent presque indépendantes de l’approche verticale adopté par le gouvernement, même s’ils sont corrélés avec les choix politiques.


Désolée pour ce post si long. J’espère vous ayez pu arriver jusqu’à la fin…
J’attends vos suggestions !
Bon travail à tous !

vendredi 25 septembre 2009

Raphaëlle : Terrain en Inde - Delhi

Bonjour a tous !

Voici quelques détails quant à mon terrain, et également quelques interrogations. Je suis donc arrivée en Inde il y a deux mois, et il y a une semaine de cela, j’ai commencé mon terrain.

Je vous rappelle mon sujet, j’essaie de faire une comparaison de différentes définitions de la pauvreté :

- pauvreté monétaire, mesurée par une approche par la consommation
- pauvreté a la Sen, mesurée par l'absence de capabilites
- pauvreté a la John Rawls, mesurée par l'absence de biens premiers


Mon questionnement de départ est le suivant: est ce que les pauvretés en termes de biens premiers, de capabilites et de ressources monétaires isolent les mêmes personnes?

Apres une comparaison des théories de Rawls et Sen, j'aimerais voir, grâce aux données de terrain, s'il existe une variabilité individuelle dans la manière de transformer les moyens du bien-être en opportunités réelles de bien être. En effet, si le recouvrement de la pauvreté n'est pas identique a partir des trois définitions (un individu est pauvre « à la Sen », mais pas « a la Rawls »), on peut conclure que cette variabilité individuelle existe, et justifier l'existence parallèle des théories de Sen et Rawls.

Pour l’instant (avant de tirer des conclusions !), il s’agit donc de mesurer au mieux les trois pauvretés différentes.

J’ai décidé de mesurer la pauvreté monétaire au niveau du ménage, pour transformer ensuite ces donnes en données individuelles (consumption per adult equivalent). Il m’a semble, après lectures, qu’il s’agissait de la méthode la plus appropriée pour avoir une « bonne » mesure de la pauvreté en terme de richesse. C’est donc une mesure par la consommation : j’énumère une liste de 15 postes budgétaires (transport, communication, medical expenses, electricity charges, etc.) pour lesquels le chef de ménage me donne le montant mensuel alloué a ces différents postes. J’évalue ensuite les biens durables possédés par le ménage (liste de 25 biens). J’avoue que je ne sais pas encore vraiment comment traiter cette mesure « biens durables », ni comment l’inclure dans mon indice de pauvreté monétaire (faut-il posséder trois chaises, un ventilateur et une télévision pour ne plus être pauvre monétairement ?)

Concernant la pauvreté à la Sen, ca se complique un peu. C’est une mesure au niveau individuel (j’interroge les membres du ménage qui sont présents au moment de l’enquête, qui ont 13 ans et plus). Ici, le but est de poser les questions de façon à ce que l’individu identifie et réponde en fonction de ses capabilities (accès, opportunités). Exemple de question : « Does your health in any way limit your daily activites compared to most people of your age ? » plutôt que « Are you in good health ? », ou encore « Do you think your education level prevent you from living the life you would like to live ? ». J’ai donc 5 questions de ce type qui me permettent de mesurer la pauvreté à la Sen.

Pour ce qui est de la pauvreté à la Rawls, les choses se compliquent encore plus. La Théorie de la justice fait appelle à des principes philosophiques plus qu’économiques, et la liste des biens premiers définie par Rawls est complexe à mesurer par un questionnaire :

1. droits et libertés de base
2. liberté dans le choix d'une occupation entre des possibilités variées (equality of opportunity)
3. pouvoirs et prérogatives afférant à certains emplois et positions de responsabilité dans les institutions politiques et économiques
4. revenu et richesse
5. bases sociales du respect de soi

J’ai retenu pour la formulation des questions les biens premiers suivants : liberté d’expression, non-discrimination a l’emploi, être lettré, être en bonne santé, considérer son existence comme valable et se considérer comme un individu digne de confiance. Le risque est que ces questions soient trop proches de celles pour Sen, et isolent, par biais de construction du questionnaire, les mêmes personnes.


Un premier contact avec le terrain m’a donc bien éclairée sur la (in/) validité de mon questionnaire. Les individus interroges pour ce test vivent dans un bidonville au nord de Delhi, a proximité d’une gare, sur un terrain qui appartient a l’Etat. Concernant les modalités linguistiques du recueil des données, un research analyst de l’université de Delhi m’a accompagne pour traduire les échanges de l’hindi vers l’anglais.

Le premier souci était la longueur du questionnaire et la complexité du recueil des données de dépense (15 postes budgétaires + biens durables). La durée du questionnaire a été de 40 minutes (invariable sur 12 ménages interroges), ce qui m’a paru convenable (les personnes interrogées ne se déconcentrent pas comme j’avais pu le craindre). Le recueil des données de dépense n’a pas pose de problème non plus, a l’inverse de ce que craignait Thomas Renaud (risque d’approximation ou de non-réponse) : il se trouve que les chefs de ménage ont une connaissance très exacte de combien ils allouent a chaque poste budgétaire. J’ai obtenu des réponses précises et rapides.

Second souci, celui de la désirabilité sociale lorsque je pose les questions suivantes : « Do you freely express your views while speaking with your family and friends ? » (No, Rather no, Rather yes, Yes) et « In your opinion, are you considered as a valuable person by others ? » (No, Rather no, Rather yes, Yes). Il est évident que je n’ai pas pu prendre les individus a part pour leur poser ces questions, et qu’ils répondent donc soit en présence du chef de ménage, soit de leurs frère/sœur/amis… Cependant, dans les réponses obtenues (sur le petit échantillon de 24 personnes/12 ménages qui ont servi au test), certaines sont négatives. Il est vrai, cela dit, que j’ai pu passer a cote de certaines réponses négatives a cause des raisons précédemment évoquées. Solution envisagée (critiquable !) : pondérer les réponses obtenues a ces questions. Ainsi, un « Rather yes » pour « Do you freely express your views while speaking with your family and friends ? » me parait très différent d’un « Yes », franc… Est-ce envisageable de traiter/interpréter les réponses de cette manière ? (méthodologie, antécédents en la matière ?)

Un dernier petit souci soulevé par Thomas Renaud, la taille de l’échantillon. Je compte interroger 50 ménages (soit facilement une centaine d’individus, voire plus) dans un premier bidonville, et 50 autres ménages dans un second bidonville (même remarque), ou les problèmes ne sont pas les mêmes (alcool notamment). Qu’en pensez-vous ? Trop peu ?

Enfin (et j’arrête la), je pense que je vais avoir recours a quelques entretiens qualitatifs, la méthodologie dont tu parlais Marianne m’a l’air intéressante (mais le livre difficile a trouver !). En effet, comparer Sen et Rawls nécessite aussi une approche qualitative a mon avis. J’y réfléchis.

Merci d’avance pour vos réponses, si vous avez le courage de tout lire.

Bon courage a tous,

Raphaëlle

mardi 22 septembre 2009

Violeta: malnutrition et SIDA au Niger

Bonjour à tous,
Au Niger tout se passe bien mais très très lentement. Rancontrer les gens ne veut pas dire forcement pouvoir parler avec eux, car il faut d'abord se présenter, puis tout la céremonie protocolaire, ensuite determiner un rendez-vous et prier pour que la personne soit là au moment de l'entretien determiné auparavant qui n'est pas toujours le cas. De plus les gens arrêtent pas mal les réunions à cause des prieres (5 fois par jour) et avec le ramadan vous pouvez imaginer la capacité de concentration que les personnes avaient l'après-midi avec 38 degrés quand il n'avaient pas mangé ni bu de la journée. Heureusement le ramadan est fini et tout reprend doucement. Sinon mon projet (Déterminants socio-économiques de la malnutrition chez les patients VIH+) avance irregulièrement et sincèrement le fait d'être médecin me facilite assez les choses vis à vis des médecins, des patients, et de tout le monde en général, malgré le grand inconveniant d'être une femme. Par contre les bases de données sur la malnutrition n'existent simplement pas. Donc en ce moment je suis en train de reconstruir une base de données sur la malnutrition à partir d'autres paramètres que les médecins notent plus souvent dans les dossier patients pour pouvoir determiner l'état nutritionel . Je crois qu'il vaut mieux que j'utilise cela pour avoir une plus grande base de données. Ensuite je compte créer ma propre base de données par entretiens, même s'il s'avère assez difficile, qui analyse les causes de malnutrition pour chaque patient et l'impacte économique du fait d'être malade pour chaque patient (j'ai envoyé déjà le questionnaire à M. Renaud) mais j'accepte des suggestions. Voilà, j'espère que vous allez bien. Les commentaires sont bienvenus. A bientôt!
violeta

lundi 21 septembre 2009

Kim : terrain en Inde – Delhi + Orissa

Bonjour à tous !

J’espère que le terrain de chacun se déroule bien et que tout le monde va bien.

Me voici maintenant à la moitié de mon séjour en Inde.

J’ai débuté mon stage début juillet au Centre de Sciences Humaines, à New Delhi. Je suis attachée au programme de recherche de Loraine Kennedy « Economic Reforms, Regional Economies and Evolving Federal Governance.” Ce programme a pour but d’étudier les stratégies des différents Etats en Inde, dans le contexte des politiques de décentralisation et de libéralisation poursuivies depuis le début des années 1990. Il s’agit donc plutôt d’une approche macroéconomique. L’étude des « stratégies » s’appuie essentiellement sur des entretiens qualitatifs avec des acteurs politiques clef (hommes politiques, bureaucrates, activistes, ONG, journalistes…). Parallèlement, pour notre master, il semble que nous soyons plus poussés à mener une enquête quantitative, avec définition d’un échantillon, questionnaire… Du coup, une telle approche paraît plus adaptée à des sujets plus micro-économiques…

Trouver un sujet qui puisse satisfaire à la fois le CSH et les attentes pour notre mémoire n’a pas été facile…c’est pourquoi j’ai mis autant de temps à « trouver » un sujet. Dès le départ je m’intéresse aux « trappes à pauvreté. » J’ai choisi d’étudier le cas de l’Orissa (un des Etats les plus pauvres de l’Inde). Dans cet Etat, il existe de grandes disparités à la fois géographiques et sociales (les basses castes et les populations tribales étant les populations les plus touchées par la pauvreté).

Dans ce contexte, j’ai choisi d’étudier le concept de trappe à pauvreté « fractale » (comme présenté dans l’article de Barrett et Swallow, paru en 2006 dans World Development). Les auteurs émettent l’hypothèse que des trappes à pauvreté peuvent exister à différents niveaux d’agrégation, que ces différents niveaux sont liés entre eux et qu’un phénomène à un niveau peut avoir des répercussions sur un autre niveau et que les mécanismes qui enferment les individus dans la pauvreté peuvent être les mêmes à différents niveaux (d’où le terme « fractal »). Les deux auteurs expliquent (plus précisément dans leur working paper - pour ceux que ça intéresse : http://www.nric.net/poverty/pubs/Fractal_Poverty_Traps.pdf.), que les agents économiques ont différentes « stratégies » (définies comme “a set of activities undertaken by (individual or collective) decision-makers using available assets to shape current and future standards of living”). Certaines stratégies permettent d’accéder à de meilleurs rendements, tandis que d’autres peuvent enfermer les agents dans la pauvreté. Le choix de la stratégie dépend des opportunités et contraintes auxquelles font face les agents. Ces contraintes et opportunités sont d’une part déterminées par les « avoirs » (« assets ») (avoirs physiques, financiers, humains, naturels, capital social…) que détiennent les agents, et d’autre part façonnées institutionnellement (plusieurs facteurs peuvent entrer en jeu : le système de droit, la participation politique, distance par rapport au pouvoir…)

Je me suis dit que le concept de trappe à pauvreté fractale me permettrait d’inclure à la fois les échelles micro et macro. Ma recherche serait donc de voir dans quelle mesure ce concept peut s’appliquer au cas de l’Orissa. La grosse difficulté de ce sujet est méthodologique : il n’y a pas (à ma connaissance) de formalisation « technique » de cette théorie, ni d’article qui tente de tester empiriquement cette théorie. Je pense que pour pouvoir tester cette théorie, je dois identifier les différentes stratégies des agents économiques à différents niveaux.

Au niveau micro, je souhaitais conduire une enquête dans un ou deux villages. Une enquête quantitative me permettrait de déterminer quels sont les « assets » des individus. Des entretiens qualitatifs me permettraient peut-être de saisir quelles sont les stratégies et contraintes (institutionnelles…) des individus.

Au niveau meso, il me faudrait à la fois obtenir des statistiques sur les conditions de vie des habitants, sur les dépenses et activités du bloc / du district ou de la région. Des entretiens avec des bureaucrates, acteurs politiques…me permettraient peut-être de cerner les éventuelles stratégies poursuivies.

Au niveau macro, j’ai commencé à étudier les finances de l’Etat (recettes, dépenses sectorielles) pour essayer d’identifier la stratégie de développement du gouvernement, ses contraintes financières et ses opportunités (ressources naturelles, tourisme…). Il me faudrait encore mener plusieurs entretiens qualitatifs pour voir quelle stratégie politique est suivie par le gouvernement.

Est-ce que vous pensez qu’il s’agit d’une méthodologie appropriée ? Une enquête micro au niveau d’un village nécessiterait d’interroger combien d’individus ?

Côté pratique : je me suis rendue en Orissa quelques jours en août pour interroger plusieurs personnes (bureaucrates, hommes politiques, chercheurs, professeurs, journalistes). J’ai maintenant quelques contacts sur place. Mon budget n’est pas énorme mais suffisant pour engager un assistant de recherche qui pourra m’aider sur place (traduction, déplacements…). La principale contrainte à mon avis est le temps qu’il me reste : un tout petit peu plus de 2 mois.

Merci d’avoir lu ce long message jusqu’au bout !! J’attends vos commentaires avec impatience !

Bon courage à tous et à très bientôt par mail ou sur le blog !

Kim

vendredi 11 septembre 2009

David: Pédagogie du développement

Un article de Vincent Bignon et Marc Flandreau dans la Revue "l'Economie Politique" qui revient sur la genèse et l'évolution de la filière "Economie du Développement International".


Dans un des Contes du chat perché, de Marcel Aymé, intitulé " Le Problème ", Delphine et Marinette doivent calculer le nombre de bouleaux, de chênes et de hêtres que contiennent les bois de la commune, sachant la densité de ces arbres pour un are et le nombre d'hectares que couvrent les fameux bois de la commune. Consultées par les petites filles qui sèchent sur ce qui n'est encore qu'un problème d'arithmétique, les bêtes de la ferme vont les convaincre d'aller tout simplement dans les bois de la commune prendre connaissance elles-mêmes de leurs constantes, avec les conséquences qu'on peut entrevoir.

Ce faisant, et sans le savoir, les bêtes de la ferme viennent d'inciter les petites filles à devenir des économistes. Car les économistes partagent la philosophie des bêtes de la ferme et, dans leur activité de recherche, ils font tous, à des degrés divers et avec plus ou moins de bonheur, ce travail de mesure et de construction d'une réalité qu'ils observent, puis d'une explication de cette réalité. Car l'économie, comme les autres sciences sociales, est une science d'observation.

La spécificité de l'économie du développement, dans ce contexte, tient à l'extrême diversité des situations possibles, des champs interprétatifs, et à la richesse des faits auxquels elle se confronte. Cette richesse, cette diversité obligent à remettre sans cesse sur le métier l'observation des phénomènes économiques et la construction de la réalité.

Lire la suite...

jeudi 3 septembre 2009

Marianne: debut terrain Mexique

Chers tuteurs et camarades,

J espere que vous allez bien !

Apres avoir postule a plusieurs aides, j ai obtenu une bourse de la Fondation de France pour financer le terrain, en contrepartie d un rapport de stage et d une soutenance devant un jury. Je viens de commencer le stage dans l Unite de Developpement Social de la CEPAL au Mexique, et me familiarise actuellement avec un projet de recherche qui est en cours, sur les concepts et les mesures de la pauvrete multidimensionnelle au Mexique et en Amerique Centrale.

Nous avons discute avec ma maitre de stage qui propose que le sujet de mon memoire s inscrive dans ce theme afin de faire avancer le projet et pouvoir travailler avec l equipe concernee (3 chercheurs). Le sujet du memoire sera plus precis et cible que ce theme. Ma directrice, Ana Coates, est interessee par un travail de revue de la literature, mais emet des doutes quant a la faisabilite d une enquete quantitative au terme de ce travail, et prefere une enquete qualitative qu elle pourrait mieux encadrer. Cela sera a definir une fois le sujet et l hypothese a tester fixes.

Mme Sindzingre, j ai consulte la bibliographie de votre cours et de votre article sur la pauvrete multidimensionnelle, auriez-vous l amabilite de me recommander par quelles lectures il serait
preferable de commencer?
Raphaelle, est-ce que tu travailles aussi sur un sujet lie a la pauvrete?

En vous remerciant pour vos remarques et contributions, et dans l attente de vos nouvelles, bon debut de terrain a tous!

Marianne

vendredi 28 août 2009

Pourquoi ce blog?

Certains d’entre vous sont déjà partis sur le lieu de leur terrain, d’autres ne devraient pas tarder à le faire. La découverte d’une nouvelle culture est toujours dépaysante ; elle peut aussi parfois être déstabilisante. Ce blog est là pour vous aider à échanger vos premières impressions, vos difficultés méthodologiques, l’état de vos réflexions… Il s’agit d’une interface entre vous (étudiants) et nous (tuteurs), mais aussi entre vous tous, l’idée étant que chacun puisse participer à la réflexion des autres et contribuer ainsi à l’avancement des projets. Même si vous vivez des expériences très différentes, ce que vous découvrez au Mexique ou en Inde peut être utile à vos camarades partis en Afrique ou ailleurs.

L’objectif pour vous pendant ce terrain est double : définir une hypothèse qui vous serve de guide durant votre séjour à l’étranger ; récolter le maximum d’informations possibles pour confirmer ou infirmer votre hypothèse. L’hypothèse est amenée à évoluer au fur et à mesure de vos recherches – et il est souhaitable qu’elle évolue. Ne campez pas sur vos positions. Le terrain doit vous conduire à prendre des "risques intellectuels" et à considérer des possibilités nouvelles. Surtout vous devez multiplier les rencontres. Une fois que vous serez revenus en France, il sera "trop tard". Contactez le plus d’intervenants possibles, écoutez les différentes versions de la même histoire, partagez vos expériences avec d’autres personnes et utilisez ce blog (ou le contact direct avec vos tuteurs si vous le préférez). N’attendez surtout pas d’avoir accumulé les difficultés pour nous en faire part. Soyez proactifs et venez donner des nouvelles.

Dans un premier temps, expliquez ce que vous faites et quelles sont vos premières impressions quant à votre sujet général. Et puis commencez à formuler vos premières hypothèses. Rien ne vaut la formulation des idées pour commencer à en voir les limites. Ensuite, il sera temps de penser au questionnaire : quelles vont être les populations étudiées, comment définir l’échantillon, combien de temps faut-il consacrer à chaque personne… Cette phase d’élaboration du questionnaire est très importante et il est fondamental que nous y travaillions ensemble. Faites-nous part de vos difficultés. Ce qui peut sembler une bonne idée depuis Paris ne l’est pas forcément sur le terrain. Nous essaierons ensemble de trouver des solutions.

Bon terrain à tous et à très bientôt sur ce blog.

Alice, David et Thomas