mardi 27 octobre 2009

Sarah: Récupérer des données est un vrai chantier

Bonjour à tous,

Quelques nouvelles du front. Presque arrivée depuis un mois, et toujours pas à l'enquête: petit stress. Mais ce n'est pas pour cause de farniente.
Je vais travailler sur les programmes de résorption des bidonvilles au Maroc, en prenant pour étude de cas Salé, ville en face de Rabat, qui en recèle de nombreux. CDette politique de résorption a été mise en place suite aux conférences Habitat des Nations Unies, et suite aux conseils de la Banque Mondiale, ainsi qu'aux OMD: l'idée st que l'accès à la propriété et à un logement décent est un levier pour sortir de la pauvreté.
Le Maroc, en élève, a tout de suite mis en place des pogrammes de ce genre. Je pense comprarer deux modalités de résorption: la modalité logement social et la modalité recasement (on vendun lot au bidonvillois et un plan d'archi pour qu'il s'installe ailleurs). Les résultats de ces programmes sont très mitigés: trop chers, avec des lieux d'accueil trop excentrés (ce qui accroit la perte d'activité, les côuts de transports et souvent la baisse de la scolarisation: pas d'écoles dans les nouveaux quartiers).
Néanmoins, pour évaluer, il faut des données ex ante: je suis donc à la recherche des données socio-éco sur les bidonvilles cible avant programme. J'ai récupéré un recensement par districts (districts de bidonvilles), mais le recensement de population donne des tas d'information sauf le revenu (on peut néanmoins l'approcher par les équipements : télé...). Mais il me manque la partie migration du recensement (d'où venaient les bidonvillois). Et je dois avoir accès à la liste des bénéfciaires et des lots construits, afin de pouvoir faire un tirage pour mon enquête.
C'est long de récupérer des données.
Et pour l'évaluation de programmes, elle ne peut être conduite ici au Maroc, selon les normes intrenationales: en effet, il n'y a pas de données ex ante. L'Etat, quand il met en place un programme de réduction de la pauvreté, le fait très arbitrairement et n'étudie pas la population ciblée: alors trouver des info sur le sbidonvilles avant programme ets très difficile. J'espère que ce que je vais avoir sera acceptable tout de même.
Autre souci: la langue, ici enfin chez les bidionvillois, ni français si arabe classique, qui étaient un peu mes deux outils pour le terrain marocain. Tout est en dialecte berbère: je vais donc devoir trouver des subterfuges (enquêteurs et traducteurs)..
Face à toutes ces difficultés, j'ai restreint mon terrain à 2 programmes, les programmes les plus avancés à Salé: l'un est celui d'un cité HLM qui accueille environ 1000 ménages en provenance de bidoinvilles, l'autre ets une zone de recasement qui en accueille 800. Mais face à des populations si petites, les échantillons vont devoir être larges. ET seront ils représentatifs face à la petite taille de la population??? Je ne peux faire mieux car on est encore au début de l'effectivité des porgrammes; mais je m'adresse là aux statisticiens de l'équipe, cela est il suffisant?
Je vous remercie de vos réponses et vous souhaite aux quatre coins du monde une bonne journée (ou nuit selon les décalages)...
Sarah

mercredi 21 octobre 2009

Marianne: développement social au Mexique

Bonjour,

Merci pour votre mail, veuillez bien m excuser pour ce retard.
J aimerai effectuer des interviews auprès de chercheurs et de fonctionnaires mexicains qui travaillent dans les programmes sociaux et la politique sociale, j ai donc travaillé avec deux livres qui expliquent comment traiter les données qualitatives des entretiens:

- AUERBACH Carl F., and Louise B. SILVERSTEIN (2003) Qualitative Data, An Introduction to Coding and Analysis, New York University Press
- STRAUSS Anselm and Juliet CORBIN (1998) Basics of Qualitative Research, Techniques and Procedures for Developing Grounded Theory, Second Edition, SAGE Publications

Je suis aussi en train d apprendre à utiliser le logiciel NVIVO de traitement de données qualitatives.

J avais commencé mes recherches sur le thème de la pauvreté multidimensionnelle, mais j ai redéfini le sujet en m intéressant davantage à des problèmes de développement social et à la politique sociale au Mexique. A la CEPAL j ai travaillé à l élaboration des indicateurs sociaux du document « Indicadores Sociales básicos de la subregión Norte de América Latina y el Caribe » ce qui m a donné une vision générale de l état du développement social. J ai également pris connaissance des principales politiques sociales a l aide de documents de la SEDESOL, Secretaría de Desarrollo Social, et du CONEVAL, Consejo Nacional de Evaluación de la Política de Desarrollo Social, notamment: Informe de Evaluación de la Política de Desarrollo Social en México 2008.

Afin d avoir davantage de matière pour élaborer le questionnaire, j ai assisté a des conférences et lu sur des thèmes plus précis: les conséquences sociales de la politique industrielle, la flexibilité sur le marché du travail, les questions de genre, le lien entre politique sociale et économie informelle, les défis de la sécurité sociale, l impact des réformes économiques du gouvernement sur les indicateurs sociaux…Cependant, comme le développement social est un concept large et les politiques sociales sont nombreuses, je ne voudrais pas me disperser en essayant de tout inclure, d autant plus qu’il existe des rapports d évaluation pour chaque programme social (par exemple les impacts d Oportunidades).
D après les chercheurs que j ai rencontré, ce qu’il manque est une approche plus globale, qui lie les différents programmes sociaux entre eux et les analyse par rapport aux caractéristiques de l économie mexicaine: par exemple les liens entre politique fiscale, sécurité sociale et entreprises et emplois informels. Je pense que les interviews seront intéressantes si je me concentre sur les disfonctionnements au niveau de la manière dont la politique sociale répond aux principaux problèmes de développement social au Mexique. Je vais rencontrer plusieurs chercheurs la semaine prochaine afin de préciser les questions pour les entretiens.

Je vous remercie à l avance pour vos remarques et propositions,

Marianne

samedi 17 octobre 2009

Practical Action against poverty

Un site qui propose des actions précises, voir ici...

Murat

jeudi 15 octobre 2009

Caroline : Entre le Mexique et les Etats Unis

Bonjour à tous,

Je suis rentrée de mon terrain au Mexique, à Merida, et suis maintenant dans la phase analyse de données. Le projet sur lequel je travail est un "randomized experiment" mené par la RAND Corporation et l'Etat du Yucatan au Mexique, pour ceux qui voudraient des photos et des infos, http://www.rand.org/labor/centers/clasp/research/yucatan.html. En gros, deux villes ont été choisies pour faire partie de cette enquête. Apres avoir mené une enquête dans ces deux villes (enquête Baseline), l'une d'entre elles a été choisie au hasard pour faire partie d'un programme de distribution de pensions non-contributives (donc pour toutes les personnes âgées de plus de 70 ans). Le programme inclue aussi la capitale de l’état (Merida) qui sera divisée en deux pour faire le même type de recherche, et de plus un programme d’assurance maladie sera mis en place, mais tout cela ne concerne pas mon mémoire.

L'Etat du Yucatan veut au long terme appliquer cette pension universellement dans l'Etat, mais dans un premier temps il s'agit de voir quel impact il pourrait avoir (enfin, pour le cote politique des choses, j'ai quelques doutes, le budget fédéral mexicain étant actuellement en ruines). Outre les pensions, le but est aussi d'obtenir des informations sur une population rarement étudiée de près, qui vit souvent en situation de grande vulnérabilité. Le questionnaire de RAND est impressionnant, il s'inspire largement d'autres études qui ont été menée en Europe et a travers le monde, touchant aux questions des finances, de la sante, du bien être, de la situation familiale, de l'habitat, etc. L’équipe d’enquêteurs (45 au total) est spécialement formée pour faire des entretiens qui sont souvent compliques, vu qu’il y a parfois des problèmes de compréhension (le questionnaire existe en espagnol et en maya), de non réponse (allez motiver les gens a répondre pendant 2 heures a vos questions si vous ne pouvez pas leur dire si oui ou non ils pourront obtenir une pension), et de non participation totale (pour des raisons politiques, certains ne veulent pas repondre a un programme de recherché venant du gouvernement). De plus, physiquement la situation est compliquée, puisque les personnes âgées sont parfois incapables de participer, il faut donc faire des entretiens avec des proxies (les enfants, souvent), surtout pour toute la section concernant les finances du foyer.

Tout cela mis a part, l’enquête Baseline a particulièrement bien marché, et une deuxième vague d’enquêtes a été menée après la distribution de pensions dans une des villes. Mon mémoire sera donc base sur ces données (d’autres vagues vont suivre, pendant 3 ans, avant de distribuer la pension à tout le monde).

Mon sujet s’attaque a la question difficile de l’auto appréciation des personnes de leur propre état de santé (Sur une échelle entre excellent et mauvais). Cette question est particulièrement complexe à analyser, puisqu’elle inclue des causalités multiples et variées, des effets psychologiques, de comparaison etc. Je m’intéresse particulièrement à la question de l’impact des revenues des personnes sur leur perception de leur état de santé. Il parait en effet que les personnes ayant reçu une pension se sentent plus mal en comparaison que les personnes n’ayant rien recu. Une des hypothèses serait de voir si le fait de pouvoir voir un docteur ouvre la porte à plus de conscience par rapport aux maladies existantes etc. De plus, l’enquête inclue une série de tests médicaux, poids, taille, anémie, hypertension etc., donc nous pouvons suivre l’évolution et détecter certaines conditions médicales. L'auto apreciation est importante, puisque qu'elle inclue une multitude de facteurs, elle touche au bien etre des personnes, un sujet crucial qui apparait dans de plus en plus de papiers . De plus, etant donne que souvent dans les pays en developpement les donnees medicales exactes sont difficiles a obtenir, pouvoir estimer l'etat de sante des personnes a travers ce type de question est un avantage (encore faut il prouver son efficacite, meme situation pour ce type de question concernant l'auto perception des gens par rapport a leur situation financiere)

Je suis pour l’instant en train de voir l’évolution des données, construire un modèle pour expliquer les facteurs jouant sur la perception de l’état de santé dans le Baseline, pour ensuite voir la différence avec la seconde enquête, et entre la ville contrôle et la ville traitement. Tout se passé très bien, j’ai appris beaucoup de choses tres pratiques sur le terrain, fait des entretiens, suivi la formation des enquêteurs, analyse les problèmes rencontres dans les entretiens, fait du contrôle de données, du nettoyage de données etc.

Une question : avons-nous une maquette pedagogique pour le prochain (et ultime semestre EDI...)?

J’espère que tout va bien pour tout le monde,

A bientôt!

Caroline

vendredi 9 octobre 2009

Murat : Recherches en terrain à Istanbul

Bonjour a toutes et a tous!

J´espere que vos terrains se passent tres tres bien. Depuis une semaine, je suis a Istanbul. Mais bien avant, j´avais deja commence avec une question de recherche qui etait notamment celle qui consistait a chercher si "la destruction des quartiers de bidonvilles a Istanbul ("Gecekondu") et un transfert dans des nouveaux quartiers permettent une amelioration des conditions de vie des habitants" (comme l´exemple du quartier de Ayazma ou Sulukule - Ayazma etant un projet qui vient d´etre termine et le projet de Sulukule qui fait encore l´objet de polemiques).

Depuis presque un mois, j´avais essaye de contacter la personne qui va dorenavant suivre mon traval, notamment Jean-Francois Perouse (JFP) : une personne dynamique, bobo, tres fort dans les questions urbaines stambouliotes et la personne qui avait d´ailleurs traduit le livre "Kar" (La Neige) de Orhan Pamuk en francais.
J´ai enfin pu voir JFP cette semaine (mercredi) pour parler au sujet de mon travail de recherche. En effet, selon lui, la question des bidonvilles en Turquie fait l´objet de confusion : les "gecekondu"s (mot-a-mot : pose la nuit) sont des constructions qui connait des formes multiples. Ainsi, un quartier de "gecekondu" peut tout a fait etre un habitat de la classe moyenne. Ou bien la notion se refere strictement a l´architecture qui est une architecture incomplete (comme le projet chilien "Elemental" que vous pouvez consulter - dommage que je ne peux pas travailler sur ce sujet aussi. Mais on ne peut pas tout faire :)) : http://www.elementalchile.cl/).
Revenons a nos moutons. C´est ainsi que j´ai propose a JFP de travailler sur la pauvrete et les transports etant donnee que le transport est egalement un sujet qui m´interesse. Pour le cote magazine, a ce qu´il parait, on parlait a la suite des conferences de la FMI a Istanbul du fait que Istanbul peut etre un centre financier - sauf si on resoud le probleme du transport!

En ce qui concerne mon travail sur la pauvrete urbaine et le transport, je dois encore trouver une problematique coherente. Pour cela, je suis en train de consulter le site internet de la Banque mondiale sur la pauvrete et le transport; et j´ai egalement plusieurs ressources, dont notamment la bibliographie de l´IFEA sur place.

C´est un petit resume de ce que j´ai pu faire dans une semaine. J´espere pouvoir vous voir ici tres bientot!

Bonnes chances et bon terrain!
Je vous embrasse,
Murat

lundi 5 octobre 2009

Romain au Costa Rica

Bonjour à tous!
Moi aussi j'ai l'impression de publier ce message sous le nom de Marianne mais c'est en fait un message de Romain.

Je suis bien arrivé au Costa Rica depuis à présent plus d'un mois (fin août) où mon stage a commencé depuis le 1er septembre. Je travaille donc à la Délégation de la Comission Européenne pour le Costa Rica et le Panamá à San José. Je suis le seul stagiaire de la Délégation et ne jouis malheureusement pas d'une grande indépendance. Les projets de coopération de l'UE au Costa Rica sont très centrés sur des problématiques d'urbanismes et ne me paraissent, franchement, pas très intéressant pour comprendre les enjeux du développement dans le pays et dans la région. Heureusement, mon travail quotidient n'est pas harrassant, ce qui m'a permis jusqu'ici de me pencher sur beaucoup de domaines différents du fonctionnement de ce pays très particulier et singulier par rapport à la région et aux pays en développement de manière générale.

Le Costa Rica est en effet bien plus développé que ses voisins, la mentalité est différente et la voie de développement choisie (pas d'armée, énormément de régulations très précises...) est très intéressante et difficile à comprendre, historiquement parlant.
Ce stade de développement avancé explique que les projets de l'UE soient limités et pas vraiment en phase avec des problématiques de lutte contre la pauvreté.

Pour ce qui est du mémoire, j'ai choisi de continuer dans l'idée que j'avais en tête avant d'arriver: La problématique du transport en Amérique Centrale. Je suis toujours stupéfait de voir des incohérences frappantes dans les systèmes routiers, douaniers et de transport en général dans cette région qui pourrait être un véritable carrefour du continent américain. Je vais donc m'y attarder. Je rentre en contact avec des gens qui sont confrontés tous les jours à ces problèmes (routiers, douaniers) mais je n'ai absolument pas commencer à établir un questionnaire. Celui-ci est-il indispensable? Pensez-vous qu'il faille entamer une rédaction grossière du mémoire ou se resteindre à la collecte de données?

Merci pour vos conseils. J'espère que tous les EDI vont bien autour du monde, à bientôt!

PS: J'ai rencontré le père de Massimo ici, il lui ressemble tellement que je savais que c'était lui avant qu'on me le présente!

Sarah: Questionnements depuis le Maroc

Bonjour à tous,
Courage à tous vos terrains:
pour ma part je commence le mien depuis une semaine, mais n en suis pas encore au questionnaire. Aux réflexions générales plutôt.
Bon je suis un peu seule pour mon enquête soyons clair,k et ce n'est pas facile de concilier objectifs de science po et de l'institution.
Pour vous dire un peu où j en suis, voilà le contenu d'un mail envoyé à Alice Sindzingre,
Quand je suis plus au fait, je post qqch de plus intéressant. Là c est des quetsionnements. Preneurs de conseils évidemment.
A très bientôt à tous,
Sarah

Bonjour Madame,

Me voilà arrivée à Rabat depuis une semaine et le stage commencé depuis la même date.
Une semaine de prise en main et de repérage en somme.
Le stage ne se déroule pas exactement comme je le souhaite. En effet, l'équipe ne m'encadre pas particulièrement. Je me retrouve un peu seule, en charge d'une enquête qui me semble dure à mener.
Néanmoins, cet institut d'évaluation des politiques publiques est très intéressé par l'enquête de terrain que je vais effectuer. Chaque année, il produit un rapport sur le développement humain au Maroc et cette année, la question serait celle du lien entre exclusion et habitat. La quetsion de la territorialisation de la pauvreté s'y pose très largement. Je dois donc mener une enquête, ils m'aideront à sa mise en oeuvre, et sont très intéressés par sa restitution.
Par conséquent, afin de m'intégrer à leur travail je ne peux travailler directement sur les problématiques que vous aviez soulevé avec moi au téléphone (le débat place vs people).
En effet, ils font de l'évaluation de politique publique et voudraient que je réalise une enquête sur les conséquences économiques à l'échelle des ménages de la mise en oeuvre des politiques de résorbtion des bidonvilles et de l'habitat prévaire. Ils souhaiteraient que j'aille enquêter dans des quartiers restructurés, en réalisant une enquête de ménage. Il me faudrait alors comparer les 2 options des politiques: la restructuration in situ, qui enrichit les populations et conduit à une revalorisation du foncier face au déplacement dans les logements sociaux, où les impacts sont plus mitigés. Je vais travailler sur Salé, la ville en face de Rabat où a largement été mise en oeuvre cette politique. Je souhaiterais donc travailler sur deux quartiers: je vais aller rencontrer un responsable de cette politique afin de délimiter avec lui deux quartiers, dont on dispose des recensements et informations relevés avant l'opération.
Ce travail d'enquête me semble plus facile à réaliser qu'une étude place vs people: en effet, en travaillant sur des quartiers et des politiques cibles, le sujet se spécifie de lui même. Et sa méthodologie s'impose. Car je n'arrive pas bien à dégager une méthodologie réapplicable des textes du mapping poverty. Je ne parviens à saisir ce qu'il faudrait faire alors qu'en m'orientant sur les recompositions socio-économiques des ménages cible, tout m'apparait plus clair. Ce sujet est plus opérationnel, plus en accord avec mon terrain aussi. Il appartient aussi au registre de l'économie du développement. Il faut juste que je me recentre sur le lien pauvreté et habitat.
Cependant, je peux retrouver par cette étude les questions de place versus people: en effet si je parviens à prouver qu'une opération de restructuration in situ a des effets positifs sur le niveau économique des ménages en ce que leur quartier, souvent central, est réhabilité, relié aux réseaux et prend alors de la valeur sans obliger les habitants à couper de leurs activités et milieux prééxistants; et si je parviens à monter que le logement social, en éloignant les habitants de leur cadre de vie et d'activités, a des impacts ambivalents; alors je réussis à montrer que ce sont bien les structures et infrastructures qui jouent puisque pour le même type de populations, les actions ne produisent pas les mêmes conséquences.
Je vous ajoute en PJ mon plan de travail pour les 3 semaines à venir (nous sommes demain la semaine 2 de mon stage). Que pensez-vous de ces idées?
J'ai du mal à envisager les choses autrement car tous les contacts que j'ai eu, au stage, dans les universités, dans les associations me disent de travailler simplement la dessus. Et je suis assez isolée, donc j'ai du mal à mettre en oeuvre une autre démarche. D'autant que je dois m'intégrer à la réalité demon institution d'accueil: eux me suivent sur une enquête qu'ils peuvent utiliser et m'aideront alors largement (traducteur, autorisations d'enquête)... sinon je ne sais comment faire. Mon rôle est selon eux de guider et de définir une enquête / étude de cas, qui leur donne de la matière à réfléchir pour leur rapport sur le lien entre exclusion et habitat.
Je n'ai pas encore de fixe marocain chez moi: au stage j'en ai un, si vous avez un fixe je peux vous téléphoner. Ou bien vous donner mon numéro (que je ne connais encore). J'ai aussi un portable, mais il me semble que cela est plus coûteux. Le voilà si vous avez un système ingénieux: 00212 6 41 21 48 47. Pour se donner rendez vous, sachez qu'il est 2 heures de moins au Maroc qu'en France.
Je vous remercie par avance de votre réponse, Très cordialement, A bientôt Sarah Bartoli

jeudi 1 octobre 2009

Simona: terrain au Cameroun

Bonjour à tous!
J’espère vous allez tous bien.

J’ai commencé mon stage débout Juillet. Je suis partie pour le Cameroun, et plus précisément pour Yaoundé. Là bas, j’ai fait la collecte de données demandée par l’organisation française pour laquelle je travaille, qui est le Centre national de la recherche scientifique. Plus exactement, mon travail et ma recherche s’inscrivent dans un projet de l’ANRS (Agence Nationale Recherche sur le SIDA).
Maintenant, je suis rentrée à Paris, où je m’occupe de faire l’analyse des données et d’écrire le rapport de mission. A partir de ça, j’écrierai, avec l’aide des autres chercheurs qui ont conduit la première partie de la recherche il y a un ans, les lignes guides à consigner au ministère de la santé camerounais pour chercher d’améliorer la prise en charge des malades de SIDA.

Ma recherche est centrée sur la prise en charge des enfants et des malades de deuxième ligne (ceux qui ont subi un échec thérapeutique et/ou qui présentent des résistances et pour lesquelles les ARV de première ligne ne marchent plus). En effet, l’analyse de la prise en charge de la première ligne a été fait il y a un ans par les autres chercheurs.
Dans ce contexte, je me suis occupée d’analyser comment ça marche la gestion des financements étrangers (qui pour les formulations pédiatriques et les ARV de deuxième ligne proviennent de la Fondation Clinton) et quels sont les impacts des financements verticaux sur la lutte contre le SIDA mais aussi sur la prise en charge des autres maladies. En outre, j’ai étudié la chaîne de distribution des médicaments, depuis le moment qu’ils sont consignés par la Fondation à un organisme du ministère jusqu’au moment qu’ils arrivent aux malades. Pour faire ça, j’ai interviewée tous les acteurs qui travaillent au long de cette chaîne.
De l’autre coté, j’ai analysé les résultats de la politique de décentralisation adoptée par le gouvernement il y a quelques années. J’ai donc parlé avec le personnel des structures de prise en charge.

Tous les entretiens se sont basées sur des questionnaires composés de questions ouvertes et fermées que moi même j’ai posé aux différentes acteurs (j’ai eu la chance de travailler dans un pays où il ne faut pas avoir un traducteur). En effet, je suis partie du questionnaire que j’avais préparé pour le cours du professeur Thomas Renaud mais à la fin, je me suis trouvée avec 8 types de questionnaire différentes, un pour chaque « typologie » d’acteur. Chaque questionnaire est composé de 30 à 50 questions. Heureusement, plusieurs questions sont subordonnées à la réponse positive ou négative donnée à une autre demande, donc effectivement je n’ai jamais posé la totalité des questions.

Ma recherche a eu lieu sur la région du Centre, qui comprenne Yaoundé, où se trouvent le ministère de la santé, le conseil national de lutte contre le SIDA (CNLS) et les autres structures directionnelles.
En outre, pour analyser l’impact de la distance sur la distribution des ARV et sur la prise en charge, j’ai étudié aussi la région du Sud.
Malheureusement, l’Est et l’Ouest n’étaient pas inclus dans les autorisations. Au Cameroun, tous est très contrôlés et sans l’accord du gouvernement on ne peut rien faire, surtout si on travaille pour un gros centre de recherche qui désire maintenir des bonnes relations avec le gouvernement.
Pour ce qui concerne le Nord, je n’ai pas pu y aller à cause des questions de sûreté et des problèmes de déplacement et de transport.
Donc ma recherche a été surtout qualitative, aussi pour ce qui concerne les structures de prise en charge. (Merci Marianne pour le conseil du livre. Je suis en train de le chercher ! En effet, je ne sais pas trop bien comment on fait l’analyse des données qualitatifs : est-ce que je peux mettre en annexe les résumés de tous mes questionnaires ? Est-ce que ça est utile ?)

Pour ce qui concerne les entretiens, j’ai rencontrés les problèmes typiques de pays en développement, et surtout de l’Afrique. Les horaires ne sont jamais effectifs et plusieurs heures de retard sont communes. Mais la chose plus amusante est qu’on commence parler du travail seulement après des heures de conversation sur l’état de santé de tous les membres de la famille de chacun des interlocuteurs (eh oui, ça n’importe pas si tu les connaisse ou non !), et les familles africaines sont très nombreuses… Quand même, ça suffit de se relaxer, et la chose peut se révéler aussi amusante !
L’autre problème est le fait que les personnes au pouvoir changent très rapidement. Donc, le directeur avec lequel on parle un jour, le mois après n’est plus le directeur, et le nouveau directeur aimera bien te donner des réponses qui sont l’opposé de celles données par le prédécesseur. C’est donc compliqué de comprendre où se trouve la vérité, s’il en existe une..
Quand même, le problème majeur est le fait que le Cameroun est un des pays plus corrompus au monde. Cependant, avec un peu d’attention, on peut chercher de limiter les inconvénients.

Pour ce qui concerne mon mémoire, comme je disais aux profs il y a quelque semaine, je me suis focalisée sur la question « est-ce que l’approche verticale adopté par le Cameroun est-il positif pour la lutte contre le SIDA ? ». En effet, entre les thèmes qui m’intéressent, c’est la question plus proche au travail que je suis en train de faire pour l’ANRS. En majorité, je peux utiliser les mêmes données collectées pour mon stage, même si naturellement j’ai du intégrer les questionnaires en ajoutant des questions plus spécifiques pour mon mémoire. En outre, pour pouvoir avoir une vision plus complète de la situation (en effet, mon stage prévoit de se limiter au secteur institutionnel), je me suis adressée aussi aux associations des patients, aux assistantes sociales et aux agents de relais communautaires. En effet, ils sont les acteurs plus adaptes pour découvrir quel sont les conséquences des choix politiques sur la vie et la prise en charge des malades. C’est à partir d’ici que je me suis intéressée aux problèmes des malades qui ne sont pas été résolu par les politiques adoptées : la stigmatisation, les perdues de vue et la chaîne de distribution informelle (donc le marché noir).
J’ai quand même quelque doute sur comment faire pour corréler ces problèmes à ma question de départ. En effet, tous ces problèmes, sauf la stigmatisation, résultent presque indépendantes de l’approche verticale adopté par le gouvernement, même s’ils sont corrélés avec les choix politiques.


Désolée pour ce post si long. J’espère vous ayez pu arriver jusqu’à la fin…
J’attends vos suggestions !
Bon travail à tous !